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mai 2015

Sauver le climat avec nos forêts ? La construction touche du bois !


Carbone 4 vient de finaliser une étude multi parties prenantes qui démontre que si la France triplait la construction bois à horizon 2030, en utilisant les ressources des forêts françaises, les bénéfices économiques, sociaux et environnementaux associés seraient conséquents  : 

• Environ 3 millions de tonnes de CO2 évitées par an grâce à la substitution matériau (produits bois pour la construction et autres produits bois tels que les emballages, les panneaux) et à la substitution énergie 

• Environ 170 millions € / an de gain sur la balance commerciale, notamment grâce à la réduction de la facture énergétique de la France et à l’arrêt d’imports de produits bois 

• Soit 3 400 emplois nets créés. 

En effet, construire en bois plutôt qu’en béton permet de diminuer jusqu’à 60% l’empreinte carbone du gros œuvre. Cela correspond à  un gain de 30% sur les émissions liées à la construction traditionnelle. Empreinte carbone du gros œuvre (kgCO2e / m2 SHON) 

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De plus, la production supplémentaire de bois pour la construction entraine automatiquement celle de nombreux autres produits bois : bois d’industrie et bois de feu. Les gains sur l’énergie, les émissions de gaz à effet de serre et la balance commerciale sont donc valorisables sur toute la filière. 

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Figure : Coproduits de la récolte et de la transformation associés à la production supplémentaire de bois pour la construction. Source : Agreste 2012, SOes, LEF, IGN 2014, S.Lochu 2012, analyse Carbone 4 

La ressource bois mobilisable en France est suffisante, mais pour fournir les volumes supplémentaires, il sera nécessaire d’augmenter la récolte des résineux de 1,5% par an d’ici à 2030 et d’investir dans de nouvelles capacités de transformation (scieries, séchoirs, unités de fabrication de produits bois pour la construction). Cet objectif est ambitieux mais reste à la portée de la France. Dans un contexte où de plus en plus de pays soutiennent des objectifs ambitieux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les gains associés au développement de la filière bois pour substituer des matériaux de construction métalliques et minéraux, ou de l’énergie fossile de chauffage, justifient que la filière soit soutenue par les pouvoirs publics et les décideurs économiques.   

La partie la plus difficile d’un tel plan résidera dans la gestion des « freins culturels » de la filière, qui sont probablement à l’origine de sa représentation très éclatée. Surmonter ces freins demandera une forte volonté politique, servie par une articulation et un degré de concertation bien pensés. C’est une condition indispensable pour qu’un développement significatif mais harmonieux de la forêt puisse prendre place. Cette étude de filière a été co-financée par la DGEC, FBIE-CODIFAB, la Caisse des Dépôts et Consignation, Bouygues Immobilier, la Région Aquitaine, Woodeum et  Trecobat. 

Pour accéder aux résultats de l’étude, cliquer sur ce lien 

1. Le supplément de construction bois est pour moitié fait en CLT (Cross Laminated Timber : Bois lamellé croisé) et pour moitié en ossature bois. 

2. Direction Générale de l’Energie et du Climat, affiliée au Ministère de l’Environnement 

3. France Bois Industries Entreprises et Comité Professionnel de Développement des Industries Françaises de l’Ameublement et du Bois Publié le 21 mai 2105


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