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24 juin 2019

Trajet domicile-travail : développer le co-voiturage et les mobilités douces

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La route qui sépare notre domicile de notre lieu de travail, c’est un parcours que l’on connait par cœur. Et pour cause, comme la plupart des autres français, on l’emprunte presque tous les jours. Et on s’en doute, autant de personnes qui se déplacent 5 jours sur 7, ça a un impact important sur les émissions de gaz à effet de serre :

  • D’après les données de l’étude ENTD [1] de 2008 (dont on attend avec impatience la mise à jour par l’INSEE), Carbone 4 a calculé que les trajets domicile-travail représentent près de 20 MtCO2eq émises chaque année, soit environ 15% des émissions liées au transport(hors aérien et maritime international) et 4% du total des émissions de GES de la France ;
  • Toujours d’après les données de l’étude ENTD [1], en France, 74% des déplacements domicile travail sont effectués en voiture, 13% en transports en commun, 10% à pied ou en vélo et 3% en 2 roues. Et ce alors que la voiture est le moyen de transport le plus émissif.

Vous pourriez utiliser l’argument climatique pour justifier à votre employeur de ne plus venir au travail, mais on doute qu’il accepte… Les trajets domicile-travail font en effet partie de ces trajets qui sont incompressibles (sauf pour certains qui peuvent télé-travailler).
Mais, même si on est obligé de se déplacer, on peut réduire son impact. C’est tout l’enjeu dont se saisissent aujourd’hui les citoyens, les régions et certaines entreprises comme la RATP, SNCF ou encore BlaBlaCar (avec son application BlaBlaLines)..

Évidemment, éviter la voiture pour favoriser les transports en commun ou les mobilités actives (la marche à pied, le vélo et même la trottinette) reste la mesure la plus efficace. Mais encore faut-il que les transports en commun ne soient pas saturés, comme c’est le cas pour la desserte de La Défense par exemple. Pour désengorger les transports en commun autour de cette zone, la Région Île-de-France propose maintenant une application pour encourager les salariés à télé-travailler ou à venir hors heure de pointe à pied, en vélo ou en covoiturage [2]. Chaque trajet rapporte alors des points, échangeables contre des réductions ou des cadeaux (comme par exemple des places de concerts). Sans doute une bonne initiative qui pourrait inspirer d’autres régions, voire des entreprises, afin de sensibiliser leurs salariés aux bienfaits des mobilités actives.

Et pour tous ceux qui n’ont pas accès aux transports en commun ou aux pistes cyclables, ou bien qui n’ont pas envie d’abandonner leur voiture, le mieux reste de favoriser le covoiturage. En effet, pour les trajets domicile-travail, une voiture ne transporte bien souvent qu’une seule personne. La lutte contre l’autosolisme est clairement le premier gisement d’économies, à tous points de vue. D’après Île-de-France Mobilités, si chaque véhicule transportait deux personnes, un tiers de la circulation habituelle sur le périphérique serait supprimée [3]. Pour encourager cela, les détenteurs du Pass Navigo annuel se voient offrir gratuitement deux trajets par jour en covoiturage domicile-travail. Les conducteurs sont eux indemnisés jusqu’à 3 euros par trajet et par passager.

Les mobilités douces et le covoiturage sont également mis en avant par la LOM (Loi d’Orientation des Mobilités) qui est en cours de relecture au Parlement. Ainsi, il sera bientôt possible pour les employeurs d’octroyer à leurs salariés une aide financière défiscalisée et hors cotisations sociales de l’ordre de 400 euros par an, pour aller au travail à vélo ou en co-voiturage (si le texte est voté en l’état).

Article rédigé par Célia Foulon – Consultante

Sources:
[1] ENTD
[2] CANAL+
[3] Le Figaro


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