Clean Industrial Deal : quel impact pour les clean techs et industries de transition européennes ?
Décryptage du Clean Industrial Deal
Volet 2 : Les clean tech et industries de transition
Les signaux envoyés par l'Europe donnent de la visibilité aux acteurs clé de la transition pour planifier leur stratégie.
Le Clean industrial Deal est l’héritier du Pacte vert européen de 2019, il est aussi le marqueur d’un tournant dans la vision européenne de la durabilité.
Suite au rapport Draghi, la commission européenne a sorti en février 2025 un ensemble de mesures, appelées « Clean Industrial Deal », pour soutenir la transition environnementale des industriels et faire de cette transition un facteur de compétitivité, ainsi que de permettre à de nouvelles filières de s’implanter durablement sur le territoire européen.
En effet, le soutien de filières de décarbonation sur le territoire européen est un impératif de longue date. En 2021, une immense partie de la chaîne de valeur de la production de panneaux photovoltaïques est localisée en Chine : 75% de la production des modules photovoltaïques, 75% des productions de cellules, 97% de la productions de wafers, et 79% du polysilicium. Ce quasi-monopole de la Chine sur un composant incontournable de la transition énergétique fait que la décarbonation de l’électricité entraîne une dépendance de facto vis à vis de la Chine. De même, l’écosystème des batteries, en particulier sur les précurseurs de cathode et sur l’aval (recyclage), est aujourd’hui très dépendant de la Chine. Les acteurs de filières de décarbonation ou “cleantechs” ont aujourd’hui beaucoup de difficultés à s’installer en Europe. Ils sont bloqués en cela par plusieurs facteurs :
- En premier lieu, ces entreprises sont positionnées sur des marchés émergents, qui viennent remettre en question des activités dépendantes des énergies fossiles, bien implantées et difficiles à challenger.
- En second lieu, ces marchés émergents sont très dépendants d’infrastructures qui les sous-tendent, mais dont l’installation requiert du temps et des décisions politiques. C’est le cas des nouvelles filières qui dépendent de la disponibilité d’infrastructures locales d’électricité verte,, comme l’hydrogène (H2).
- En troisième lieu, sur ces marchés émergents, l’équation économique d’un nouvel arrivant européen est difficile et la compétitivité prix est faible par rapport à des concurrents étrangers implantés depuis longtemps et ayant déjà réalisé toutes leurs économies d’échelle.
- Enfin, une impossibilité à se créer un véritable avantage compétitif compte tenu du fait que les vertus des procédés utilisés par des acteurs européens sont souvent mal pris en compte par les régulateurs, et donc impossible à communiquer aux clients potentiels. Le cas du graphite, évoqué dans cet article et élément important des batteries lithium-ion, est un bon exemple d’un matériau dont l’empreinte carbone peut être significativement moindre si réalisé en France.
Le Clean Industrial Deal apporte des débuts de réponses à toutes ces questions.
Ces mesures, dont la publication aura lieu au cours de cette année 2025 jusqu’au Q4 2026, sont détaillées dans l’article suivant, dédié aux nouvelles filières de décarbonation qui fait suite à cet article, dédié aux industries énergo-intensives.
















