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15 mai 2019
Auteurs et autrices : Stéphane Amant

Comment la plus grande compagnie maritime du monde envisage de réduire ses émissions

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Par Stéphane Amant, Senior Manager responsable du pôle Mobilité 

Depuis plusieurs mois, dans le sillage des annonces de l’Organisation Maritime Internationale (OMI) de vouloir réduire les émissions du secteur de moitié d’ici 2050, la première compagnie martime du monde, Maersk, multiplie les annonces visant à démontrer son engagement et sa volonté de réduire ses émissions de gaz à effet de serre [1]. Parmi elles, retenons dans l’actualité récente un test grandeur-nature sur 25 000 milles nautiques, entre Rotterdamet Shanghaï, d’un carburant contenant 20% de biocarburant issu d’huiles usagées qui est fourni par Shell. Profitons de cette expérimentation pour rappeler que le secteur maritime, à l’origine d’environ 2 à 3% des émissions de CO2 mondiales (ce qui est beaucoup, même si le % peut sembler faible : c’est à peu près les émissions de l’Allemagne !), dispose d’importants leviers de réduction à travers (i) l’efficacité énergétique (systèmes propulsifs et formes des carènes des navires) et (ii) l’utilisation d’énergies moins carbonées. 

Parmi elles, les biocarburants sont des candidats naturels. Il faut garder à l’esprit cependant qu’il en existe une multitude et que leurs vertus environnementales ne sont pas toutes égales, selon la matière première, le mode de culture, le processus, la géographie, etc. Et leurs potentiels sont très inégaux, et en l’occurrence clairement insuffisants pour couvrir les besoins actuels et futurs à 100%. Les biocarburants sont donc certes une option, mais ils sont loins d’être la seule. En effet, décarboner le transport maritime peut aussi se conjuger à l’avenir avec batteries électriques (pour des distances courtes et des capacités modestes type ferry pour le transport de personnes), hydrogène et … ammoniac [2]. Ce dernier vecteur est moins connu du grand public, mais est considéré avec intérêt par la communauté maritime (notamment le Japon). Et pourquoi pas des carburants synthétiques type « électrofuels » à l’avenir ? Nous aurons sans doute l’occasion de revenir sur ce sujet dans de prochaines newsletters puisque nous sommes aux prémices de nombreuses évolutions dans ce secteur. 

Sources: [1] Maersk [2] Mission Possible   Stéphane Amant, Senior Manager responsable du pôle Mobilité


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