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9 juillet 2019

Le transport fluvial, levier de la transition écologique

Cet article a initialement été publié dans notre newsletter Décryptage Mobilité. Pour recevoir par mail les prochains articles dès leur publication, abonnez-vous dès maintenant. Par Célia Foulon 

Alors que la nouvelle LOM (Loi d’Orientation des Mobilités) passe en 2ème lecture à l’Assemblée Nationale, la nécessité de décarboner les transports, responsables à eux seuls de près de 40% des émissions françaises de CO2 liées à l’usage de l’énergie [1], se fait plus que jamais ressentir. Pour le transport des marchandises, aérien et routier sont souvent montrés du doigt comme étant les mauvais élèves, du fait d’une intensité carbone à la tonne.km en général élevée. A contrario, le transport maritime ou fluvial démontre une efficacité bien supérieure et semble à ce titre être une alternative plus écologique (au moins sur le plan des émissions de gaz à effet de serre). Le  transport fluvial, notamment, peut se substituer de manière vertueuse au transport routier

Chaque convoi fluvial de 5 000 tonnes éviterait ainsi environ 250 tracteurs routiers sur les routes, participant ainsi directement à la réduction des émissions de GES, mais aussi à l’amélioration de la sécurité routière, à la décongestion des axes routierset à la réduction du bruit [2]. Autant d’avantages dont le fluvial peut se targuer et qu’il cherche à mettre en avant pour promouvoir son développement. S’il n’est pas question de transférer tous les flux routiers vers le fluvial du fait de la taille plus restreinte de son réseau, en revanche sa versatilité (possibilité de transporter quantité de biens tels que l’agro-alimentaire, les matériaux de construction, le bois, le papier, les déchets, les encombrants, les métaux … et les conteneurs tout simplement) et sa performance économique en font une solution de plus en plus attractive pour les transitaires et autres opérateurs de logistique [3]. 

D’ailleurs, en 2019, une hausse de +17,9% du transport fluvial de marchandises a été enregistrée au 1er trimestre par rapport à 2018 [2]. A noter que l’Union Européenne compte développer davantage ce mode de transport et s’est fixé l’objectif d’atteindre un report modal de la route vers le ferroviaire ou le fluvial de 30% d’ici à 2030, et de 50% d’ici à 2050 [2]. Le secteur ne se repose pas sur ses acquis pour espérer une forte croissance. De nombreux moyens sont déployés, aussi bien pour améliorer l’efficacité environnementale des bateaux et leurs émissions de polluants (bateaux électriques, hybrides, à l’hydrogène, …) que pour moderniser les voies navigables. C’est d’ailleurs un des enjeux de la nouvelle LOM, qui devrait permettre d’orienter plus investissements vers la modernisation des infrastructures fluviales. Les acteurs du transport fluvial sont fortement mobilisés et se sont même réunis ce mercredi 29 mai, lors d’un colloque national sur la transition énergétique dans le secteur fluvial. On attend donc pas mal de changements et d’innovations dans le secteur dans les années à venir. Affaire à suivre ! 

Article rédigé par Célia Foulon – Consultante 

Sources: [1] INSEE [2] Le Monde [3] VNF


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