Témoignage de Victor Sabourin, membre de la Commission Planète chez Décathlon Outdoor, sur notre formation Biodiversité
« Grâce à la formation, nous avons une idée bien plus précise des actions à mener au sein de Décathlon Outdoor face au sujet de la biodiversité »
Victor Sabourin est membre de la Commission Planète chez Décathlon Outdoor, anciennement Easy Mountains - à l'initiative de l’application Mhikes - qui a été acquise par le groupe Décathlon en 2020. La mission de Décathlon Outdoor est de développer une communauté de passionné·es d’outdoor en rendant accessible cette pratique au plus grand nombre, tout en le sensibilisant au respect de l’environnement. Dans ce cadre, la Commission Planète a souhaité dépasser la vision purement carbone de son impact, en intégrant les enjeux de la biodiversité. Pour ce faire, une montée en compétence a été nécessaire et c’est auprès de l’Académie Carbone 4 et de notre formation “Construire sa feuille de route biodiversité” que Victor s’est tourné. Témoignage.
Pouvez-vous nous raconter votre parcours professionnel avant la formation ?
Je viens du monde du tourisme international : j’ai dirigé pendant plusieurs années une agence de voyage en Amérique Latine, suite à un Master en tourisme international acquis en 2012. Je me suis pris le mur de la conscience écologique au Pérou, où j’ai vécu une véritable désillusion concernant la vision du tourisme, notamment celle des Français·es à l’étranger, qui sont dans une véritable consommation du tourisme en voulant boucler en dix jours les lieux “à voir” de tel ou tel pays. Au lieu de visiter le Machu Picchu, on préfère faire le Machu Picchu…
Je suis donc rentré en France et me suis retrouvé chez Décathlon Outdoor par le hasard des choses. Il y a trois ans, nous avons créé un collectif, la Commission Planète, composée aujourd’hui de 6 à 8 salarié·es. Nous faisons office d’équipe RSE au sein de Décathlon Outdoor et nous bénéficions pour le moment encore d’une certaine indépendance vis à vis du groupe. A l’époque, nous étions bénévoles sur ce volet et nous avons depuis réussi à obtenir un budget de fonctionnement. Nous y consacrons actuellement 10 à 20% de notre temps de travail pour réfléchir sur ce que l’on pourrait faire afin d’améliorer le quotidien de l’entreprise. Pour cela, on a d’abord analysé nos pratiques et notre activité, pour ensuite pousser la sensibilisation auprès des collaborateur·ices, et in fine auprès de nos utilisateur·ices. Je dois dire que nous restons pragmatiques car nous savons que nous ne sommes pas l’entreprise la plus vertueuse, même si des efforts sont indéniablement faits et qu’une volonté d’avancée dans le bon sens est présente.
Quels étaient vos enjeux ou défis professionnels avant de suivre la formation ?
Il avait été voté en commission le fait que la biodiversité devrait être l’enjeu de 2025. L’idée était de dépasser notre vision purement “carbone” : nous avons consacré trois ans à la mesure de l’empreinte carbone de l’entreprise afin d’obtenir un point de départ, puis nous avons au fur et à mesure réduit le niveau d’incertitude et compris quels étaient nos principaux facteurs d’émissions. A la suite de ce travail, nous souhaitions comprendre quels étaient les outils pour commencer à inventorier l’impact de notre activité sur la biodiversité, qui représente un travail faramineux. L’idée était d’avoir au moins une grosse maille et des premiers ordres de grandeur pour pouvoir avancer.
Comment avez-vous découvert notre formation et qu’est ce qui vous a convaincu de vous inscrire ?
Nous connaissions l’Académie Carbone 4 car Clémence, la Co-leader de la Commission Planète, avait déjà suivi la formation “Construire sa feuille de route climat” quelques années auparavant. Connaissant l’aura de sérieux qui encadre Carbone 4, nous n’avons pas tergiversé des heures avant de choisir de suivre avec deux autres de mes collègues la formation “Construire sa feuille de route biodiversité”.
Quelles compétences ou connaissances avez-vous acquises grâce à la formation ?
Le cadre normatif concernant la biodiversité est tellement nébuleux - je pense notamment au SBTN - que la formation nous a été très utile pour défricher ensemble cette réglementation. Mes collègues et moi ne sommes pas des professionnel·les de la biodiversité et nous ne sommes pas formé·es en interne sur ce sujet, ça nous a donc été essentiel de creuser ce volet. Au-delà de l’aspect réglementaire, ça a été génial de faire l’exercice de penser et travailler sur l’ensemble de notre chaîne de valeur dans toute sa profondeur, ce à quoi on ne pense pas forcément.
Avant de suivre la formation “Construire sa feuille de route biodiversité”, j’ai eu la chance de pouvoir suivre la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC), j’ai donc acquis une première brique de sensibilisation sur l’ensemble des services éco-systémiques, à la différence de mes deux autres collègues. Nous n’avions pas le même niveau de connaissance, ce qui n’a pas posé problème car le premier module introductif permet de tout remettre à plat pour partir d’une base commune.
Suite à ces actions, une feuille de route à destination de toutes les business units qui appartiennent au service Outdoor - soit 2500 salarié·es - est en cours de préparation. Côté Décathlon Outdoor spécifiquement, notre propre feuille de route est basée sur quatre grands piliers : piloter et réduire au maximum l’impact de Decathlon Outdoor sur le climat et les écosystèmes, coopérer avec les parties prenantes de Decathlon Outdoor (utilisateurs, partenaires) pour régénérer les écosystèmes, créer de la valeur autrement et un volet gouvernance. Cette feuille de route va être par la suite challengée via des ateliers d’intelligence collective pour savoir comment les salarié·es vont l’intégrer dans leur quotidien professionnel, et sera à terme intégrée à la feuille de route du groupe.
Comment avez-vous appliqué ces acquis dans votre métier ou au sein de votre entreprise ?
La formation nous a été vraiment utile pour comprendre les pressions et dépendances de notre entreprise sur la biodiversité. On commence avec l’outil ENCORE, gratuit, ce qui est très bénéfique quand on n’a pas un gros budget. Il nous a permis d’avoir une orientation et de dégrossir le trait. On a ensuite pu monter un cran au dessus grâce aux connaissances acquises en nous aventurant dans le programme “Entreprises engagées pour la nature”, grâce à l’aide de notre premier stagiaire début 2025 - nous n’avions pas assez de temps pour nous y consacrer.
Aujourd’hui, nous avons une idée bien plus précise des actions à réaliser au sein de Décathlon Outdoor. A l’échelle du groupe, c’est une autre question, mais au moins nous ne sommes plus dans l’incompréhension totale face au sujet de la biodiversité. La formation nous a permis de nous rendre compte de la profondeur de la chaîne de valeurs que nous devons adresser, de l’extrême aval à l’extrême amont : le spectre est large.
Quels aspects de la formation vous ont le plus marqué ?
J’ai trouvé le contenu très bien réalisé et didactique. Le tout était bien animé par nos deux formateur·ices Alexis et Annie. J’ai apprécié les différents échanges avec les autres apprenant·es, le format à la fois distanciel et présentiel a permis une bonne émulation.
J’ai trouvé la plateforme d’e-learning bien pensée et fluide. Le fait de pouvoir y accéder même après la fin de la formation permet de se faire des piqûres de rappel. J’ai également pu donner accès à ce contenu à ma stagiaire, et nous avons pu debriefer du contenu ensemble par la suite, ça nous a été très utile.
Avez-vous pu sensibiliser ou former d’autres collègues sur ces sujets ?
Bien sûr ! Nous menons en interne un programme de sensibilisation. Nous organisons plusieurs fois par an des Fresques, des Ateliers 2 Tonnes ou The Week, nous avons aussi fait intervenir une nutritionniste pour parler végétarisme et activité sportive. La volonté derrière ces actions est de faire changer la mentalité de nos collaborateur·ices. Nous menons en parallèle des activités de mécénat, et j’aimerai vraiment aller plus loin sur ce volet pour éviter que ces “journées vertes” servent de caution et que notre structure tombe dans le greenwashing. Je pense à des missions en partenariat avec des associations du type LPO par exemple, pour qui apporter nos compétences techniques pourrait être utile.
À qui recommanderiez-vous cette formation et pourquoi ?
A toute PME ou ETI qui commence à défricher le sujet de la biodiversité, afin de comprendre par quel bout l’adresser et comment le démocratiser et le rendre accessible pour le reste de la structure. C’est personnellement ce que l’on recherchait, et ce avec quoi nous sommes reparti·es !
Un conseil pour ceux qui hésitent encore à se lancer ?
Sans vouloir enfoncer une porte ouverte, je dirais qu’il ne faut pas avoir peur de regarder la réalité des choses en face : oui, on a toutes et tous un impact et c’est seulement à partir du moment où on comprend la profondeur de cet impact qu’on peut agir. Rien ne sert de se flageller lorsque l’on devient lucide. Notre impact est ce qu’il est, notre entreprise est ce qu’elle est. Le plus important à garder en tête c’est qu’il n’y a pas de petite action, et que chacune d’entre elles compte !
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