Que dire sur la mobilité en France en avenir incertain ? L’approche par scénarios de Carbone 4
Normandy Bridge over river Seine near Le Havre city, France[/caption]
Pourquoi une approche par scénarios ?
En Europe au moins, les activités économiques vont être confrontées, dans les prochaines années et décennies, à une contrainte croissante (en volume et/ou en prix) sur certaines ressources stratégiques non renouvelables, notamment le pétrole1 . Cela fait porter une incertitude forte sur l’évolution des transports, dépendants du pétrole à 95%, et notamment celle de la voiture individuelle, qui, en scénario « laisserfaire », devrait être de plus en plus limitée par le vecteur énergétique.
Si l’on se replace à l’échelle du siècle, qui peut sembler longue mais qui est souvent très pertinente pour réfléchir aux infrastructures de transport, la vitesse moyenne n’a cessé d’augmenter, la portée des déplacements aussi, et cela pour un prix réel en constante diminution.
Un examen attentif de la situation montre que ce résultat n’a pu s’observer que grâce à un approvisionnement énergétique croissant, à prix réel décroissant. S’il doit en être autrement à l’avenir, les acteurs économiques (pas 1 Rappelons qu’entre 2005 et 2011, la quantité de pétrole disponible pour les européens a baissé de 10%, pourcentage qui est à peu près le même en France et en Allemagne. Cette baisse a commencé bien avant la crise de 2009, et a probablement joué un rôle dans cette dernière. seulement des transports) devront s’assurer que leurs projets restent pertinents dans des futurs potentiellement très différents du « business as usual ». Les arbitrages de la puissance publique doivent également être éclairés par des évaluations en « futur incertain », c’est-à-dire aptes à rester pertinents avec des conjonctures contrastées.